Il est plus que temps de museler la bête immonde !
René BALME, maire de Grigny (Rhône) communique :
Depuis la mort d’un jeune gitan, abattu en juillet dernier par les forces de l’ordre public et les évènements de Grenoble, le président de la République, Nicolas Sarközy, et son gouvernement éructent des déclarations, donnent du menton et attisent la haine de l’autre et de la différence. A tel points que même le comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU s’en inquiète ! Après avoir pointé du doigt les gens du voyage (qui sont français), les ROM (qui sont européens) et les étrangers, c’est au tour des maires et des élus locaux d’être accusés d’être responsables de l’insécurité qui règnerait dans certaines villes de France.
Brice HORTEFEUX, conseiller régional UMP d’Auvergne et ministre de l’Intérieur, déclare, fin juillet, vouloir « faire la différence entre les élus qui parlent et ceux qui agissent ». A sa suite, Christian ESTROSI, maire UMP de Nice et ministre de l’Industrie, propose « que les municipalités qui ne se conforment pas à leur obligation de sécurité, de prévention de la délinquance, de lutte contre l’absentéisme scolaire et de réforme des règles d’urbanisme, soient condamnées à une très forte amende ». Il appelle « tous les élus, de gauche comme de droite, à participer à une lutte acharnée, coordonnée et non partisane contre la délinquance ».
Ces aboiements et la bêtise du propos ont du mal à masquer le désengagement de l’État lui-même envers ses obligations, dont certaines restent de sa stricte compétence (fonctions régaliennes) : le maintien de l’ordre, la lutte contre un danger extérieur et la justice. Pour résumer : la sécurité des biens et des personnes est de la responsabilité exclusive de l’État. Il convient donc de re-situer la responsabilité de chacun et de désigner les vrais coupables. De plus, les maires ne sont pas aux ordres de l’État partisan ; ils sont élus du peuple sur la base d’un programme municipal validé par les habitants et l’autonomie des communes ne saurait être remise en cause par quiconque, et a fortiori par un ministre, lui-même élu local. Pour ce qui concerne Grigny, notre programme ne prévoit pas de mener une offensive de division de haine et de peur. Bien au contraire, nous sommes des ardents défenseurs du vivre ensemble, de la convivialité, de l’écoute, du dialogue et les résultats de cet été sont éloquents en terme de statistiques. La ville n’a jamais été aussi calme et sereine. Dans le même temps, faut-il rappeler que le Président Sarközy et son gouvernement démantèlent la police, la gendarmerie la justice et l’éducation nationale en supprimant des milliers d’emplois de fonctionnaires et des structures indispensables ? C’est cela qui est inadmissible. C’est cet état de fait qui participe à aggraver les problèmes de sécurité publique dans tout le pays.
Il est hors de question que j’accepte, en qualité de maire, d’endosser les responsabilités régaliennes de l’Etat (et qui doivent le rester). Comme dans de nombreuses villes, des moyens communaux sont affectés à la sécurité publique à Grigny et surtout à la prévention et à l’éducation qui en sont l’axe central. Il est hors de question que cela autorise le gouvernement à réduire les siens. Comme dans de nombreuses villes, des moyens communaux sont affectés à l’action sociale à Grigny, ils sont en constante progression. Il est hors de question que cela autorise le gouvernement à poursuivre sa course de séduction en direction des nantis et des fortunés de ce monde et, pour cela, démanteler l’emploi et la protection sociale en France. Les vrais délinquants – en col blanc, ceux-là – sont à la tête des multinationales, des entreprises qui délocalisent et pour partie au sommet de l’État. L’affaire Woerth en est l’illustration du moment.
Contrairement à ce que prétend le maire de Nice – qui participe à sa manière à l’appauvrissent de la population, de par ses fonctions – le maintien de l’ordre public est hautement politique. Les choix de gestion du gouvernement et les moyens qu’il affecte aux collectivités locales, pour les missions qui les concernent, sont déterminants. La confrontation entre les choix qui se font sur le terrain, par les élus locaux proches de leurs concitoyens, et ceux prônés par le président de la République est de plus en plus violente, comme si nous ne vivions pas dans le même monde ! Les valeurs de terre d’accueil et de solidarité nationale sont malmenées et dévoyées par un système qui prône la division et la concurrence à tous les niveaux, y compris au niveau familial et qui se place résolument au service absolu de l’argent roi. Toute l’entreprise de sabotage des services publics attaque les valeurs généreuses et libératrices qui lui sont attachées. Ajoutons à cela que la réforme des collectivités territoriales – qui est un des éléments clé de cette rentrée – ne va pas dans le sens d’une meilleure coordination des actions en matière de prévention, de dissuasion et de répression.
Aujourd’hui, les aspects fascisants de la politique gouvernementale sont davantage que des relents. Un cap dangereux a été franchi cet été. Monsieur Sarközy est prêt à tout pour sa réélection, ses valets aussi. Les bruits de bottes n’ont jamais été aussi proches et le silence de nos intellectuels – où de ce qu’il en reste – devient assourdissant. Il est temps de museler la bête immonde… et de se souvenir du passé.
René BALME,
maire de Grigny (Rhône)
le 19 août 2010
Il est plus que temps de museler la bête immonde !
Enfin un peu de clairvoyance dans ce paysage triste et morne qu’est la France!
Ce que nous vivons aujourd’hui ne cesse de nous rappeler, s’il en était besoin, les heures les plus sombres de notre histoire.
Comme le souligne Mr Balme avec courage et intelligence, c’est bien du retour de la bête immonde qu’il est question, car derrière les bruits de bottes, il plane comme un air de chemises brunes…La France ne s’est pas honoré par le passé, elle doit plus que jamais se souvenir de son passé antisémite et des abominations commises lors de la colonisation et de l’esclavage, voulu et accepté par elle.
Aussi, ne serait-il pas enfin temps d’abolir ces frontières nationales pour venir au secours de populations méprisées, détestées, maltraitées, et enfin parvenir à cette société métissée du vivre-ensemble réussi que la majorité portent de leur voeux les plus chers?
Cessons de stigmatiser les plus faibles, accompagnons les pour leur obtenir des logements, des moyens de culte, des lieux culturels dans lesquels ces “français de souche” comme on les nomme, pourront enfin parfaire leur culture défaillante et apprendre que nous sommes tous des frères.
NON A LA GUERRE, NON A LA BETE IMMONDE, NON AU FASCISME LARVE, NON AU NAZISME.
Il est plus que temps de museler la bête immonde !
Je me contrefiche de la politique en général et de Sarkozy en particulier, mais cette façon fuyante que avez de lui refuser la francisation de son nom en martelant à plusieurs reprise un tréma sur le “ö” histoire de bien le renvoyer à sa “hongritude”, et donc à son étrangeté, non seulement ne vous honore pas, mais vous situe d’emblée, à mes modestes yeux, dans le camp des scélérats, celui-là même que vous prétendez dénoncer. Je n’irai pas jusqu’à dire que vous êtes immonde, cher Monsieur, mais bête, vous l’êtes assurément.
Votre courage, évidemment, n’ira pas jusqu’à publier ce commentaire. Chiche ?!…
Bien à vous
Il est plus que temps de museler la bête immonde !
Mais c’est l’orthographe exacte du nom de Monsieur Sarközy. Qu’y puis-je ?
Et je publie votre commentaire forcément !
Il est plus que temps de museler la bête immonde !
Très beau texte mais est-il possible d’approfondir concrètement à Grigny la riposte au niveau communal à cette politique nauséabonde de Sarkozy : par des actes et pas seulement par des paroles ?
L’immigration est une chance pour notre pays donc pour Grigny. Pourquoi ne pas montrer concrètement par exemple tout ce qu’apportent les sans-papiers et les Roms à la ville de Grigny sur les plans économique, culturel, social, artistique, sportif, sécurité, … ?
Pourquoi M. Le Maire ne pas s’engager dans une politique beaucoup plus volontariste d’accueil des immigrés et notamment des Roms dans la ville de Grigny (attribution préférentielle de logements, d’emplois, d’aides sociales, …) ?
Roms et sans-papiers enrichissent par leur présence la ville de Grigny : il faudrait mettre plus vos actes en cohérence avec vos paroles et il faudrait donc que la ville de Grigny consacre beaucoup plus de ressources à leur accueil.
Il est plus que temps de museler la bête immonde !
Bonjour,
pendant qu’on y est, comment comptez-vous de vous occuper de cette bête immonde qui ronge jusqu’à l’esprit des enfants de ce pays (cf. mise à sac de deux lieux d’hébergement en Hongrie par des ados partis en vacances grâce aux subventions de leurs maries ; cause: pas de nourriture hallal).
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Valenciennes/actualite/Valenciennes/2010/08/21/article_une-maman-et-ses-deux-fils-racontent-la.shtml
Il faudrait aussi poser cette question? Comptez-vous demander à l’EU d’introduire l’obligation du Hallal partout? Il faut voir le fascisme dans tous les camps – numériquement celui-ci me semble bien plus dangereux.
Il est plus que temps de museler la bête immonde !
Françaises, Français, dormez bien sur vos deux oreilles. Les cerbères sont là pour veiller sur vos nuits et vos jours. Instrumentaliser l’Islam ? Que nenni. C’est la voix de votre conscience qui parle et elle vous dit de tout oublier, sauf qu’entre Français blancs, on serait mieux chez soi et plus riches et plus gras et plus sereins pour l’avenir de nos chérubins. Se révolter contre un Président au service de nos riches bourreaux ? Que nenni. La marche du monde est ainsi faite que l’argent est roi et vous devez accepter votre sort, soit vous êtes bien né et vous n’y êtes vraiment pour rien ; soit vous faites les bons choix et vous bossez, car du travail, il y en a toujours pour qui en veut vraiment. Refuser de partager la responsabilité de la faillite sécuritaire ? Que nenni. La France est une République une et indivisible, cela signifie que seul le pire s’applique à tous car le meilleur n’existe plus (les socialistes et autres gauchistes impénitents ont tout raflé). Françaises, Français, dormez bien sur vos deux oreilles, les cerbères aboient pour votre bien.
Il est plus que temps de museler la bête immonde !
On se perd, nous voici entraînés de tous les côtés, annonces fracassantes de nos ministres zélés et pressés de nous montrer qu’il n’y a pas de vacances pour les – ah non ! Je vais pas dire les braves quand même – je vais choisir…. les populistes, bien sur.
Donc, il va nous falloir lutter :
. Contre une nouvelle loi sur les régions au dépens des communes, pourtant espace à taille humaine indispensable entre les hommes et l’Etat, représentation de l’Etat la plus proche des citoyens,
. Contre une politique xénophobe qui stigmatise des cultures (celles des plus pauvres, ben oui, tant qu’à faire),
. Contre une économie profondément capitaliste, sans aucun égard pour les petits mais bien courtoise avec la bourse, les banques et les riches,
. Contre des accusations faciles contre nos élus, comme si un maire avait un devoir de résultats. Le maire comme le commercial de service de l’Etat ! Et puis quoi encore ! Les préfets et les maires comme des super flics !
Allez, tout le monde au résultat !
Tous à l’agitation, ne réfléchissons pas trop et exécutons et courons, courons….
et encore, et encore……
Le point commun à tout cela, c’est une politique (si on peut appeler cela de la politique !) à la petite semaine, basée sur la peur, la pression systématique, la consommation, le profit éhonté pour certains avec une bonne dose de racisme.
Et des ministres courtisans (heu… ça serait pas un pléonasme, ça?) qui ne pensent qu’à plaire au roitelet. On les appelle des valets, non pour moi c’est pire, ils sont des courtisans et pour garder le regard « bienveillant » du monarque, ils sont prêts à tout….. l’histoire se répète.
Les principes fondamentaux de la France dont je suis si fière sont bafoués.
La rentrée devra être dure pour ce nouveau Berlusconi, roi du bling-bling et bien tolérant avec ceux qui se font du fric facile.
Qu’il prenne bien garde, car il y aura aussi des Français tranquilles qui ne peuvent se reconnaître dans cette politique, ceux-là n’ont pas l’habitude de battre le pavé, mais ils seront là, et tant mieux !
J’en appelle aux députés de cette droite dite modérée…. sont-ils devenus lâches également ?
Mais vous allez réagir oui ? Ça vous dérange pas cette stigmatisation des pauvres parmi les pauvres ? On dirait que quelques uns se réveillent, quand même … c’est plus qu’une simple question droite/gauche là !
Oh que oui ! il y beaucoup plus qu’un relent d’éléments fascisants qui tourne là. Il y a des hommes cyniques, serviles et pressés de faire une France fantasme d’un ordre juste et parfait au service des mêmes.
Oui, l’histoire se répète et c’est lassant.
Enfin, je m’adresse à ceux qui écrivent des commentaires insultants sur ce site. Ils écrivent à un élu alors le respect est la moindre des choses.
Les échanges peuvent être vifs (et tant mieux c’est bon signe !) mais courtois, ça c’est indispensable …
Il est plus que temps de museler la bête immonde !
Monsieur Balme,
La clairvoyance de vos propos vous honore si bien que vos idées et que la façon que vous avez de les rédiger. Mais moi, mineur encore et futur membre du parti de gauche qui je crois, est le votre, me demande si cette idéologie de tolérance et de “vivre ensemble” n’est elle pas idealiste, voire utopique, sur une étude scalaire de la chose? Même si je soutiens votre politique d’harmonisation et d’ouverture de la société et que je dénonce avec ferveur l’attitude extrême-droitisante de M. Sarközy (eh oui c’est bien le bon orthographe !) qui va indéniablement chercher son election 2012 dans l’electorat du FN, je minterroge serieusement quant a la possibilité du vivre ensemble si saint et si innocent. A Grigny -et sans mépris pour votre commune- il est possible de trouver une certaine cohésion entre les natifs de la localité et les minorités accueillies, car la population est relativement faible (même si grigny est plus qu’un village), mais la même tolérance politique est elle possible et envisageable sur des espaces plus grands plus peuplés? Pensez vous que les affaires de limmigration puissent etre traitées de la même facon, avec la même simplicité dans des villes plus grandes, plus peuplées, et a terme, sur la nation toute entière ? Préconisez vous une ouverture totale des frontières francaises (pour les membres de l’UE) et n’y voyez vous aucune restriction nécessaire ?
Je ne vous pose pas ces questions Pour remettre en cause votre vision et je n’en aurais sûrement pas la prétention, j’aimerais avoir votre avis que justement je trouve intéressant sur une question plus large.
Je tiens a souligner pour terminer que je suis heureux de pouvoir m’adresser directement a vous sur un blog, et j’aime ici l’usage sincère que vous faites d’Internet.
Cordialement,
Arthur, étudiant lyonnais.